le présent liquide

JÉHAN Alexandra
Le présente liquide 2008/2009 Culture générale
Zygmunt Bauman est un sociologue. Il est né en 1925 à Poznan, en Pologne.
Après l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes, la famille Bauman s’installe
dans la zone d’occupation soviétique. Il effectue ses études de sociologie à l’Académie de sciences sociales
de Varsovie. Il est proche de l’idéologie du parti et de la doctrine marxiste, mais au fur et à mesure il devient critique à l’égard du gouvernement communiste. Après avoir perdu sa chaire à l’Université de Varsovie, il s’exile, dans un premier temps à Tel-Aviv, pour enseigner à l’université avant d’accepter la chaire de sociologie à l’université de Leeds en 1973. Depuis cette date, il publie tous ses travaux en anglais, lui permettant ainsi d’asseoir sa notoriété. Il est notamment très influent auprès du mouvement altermondialiste
depuis les années 1990.


A travers son livre l’auteur parle de la disparition progressive de nos institutions sociales.
Ce sujet n’est pas nouveau. Cet ouvrage traite à la fois la question de l’insécurité, du
terrorisme, du problème des réfugiés ou encore de l’évolution des villes. Bien que ces sujets aient déjà été traités par de multiples auteurs, Zygmunt Bauman les aborde avec son concept de « société liquide ».
L’auteur utilise deux termes peu communs pour parler de la société, le solide et le liquide.
Il fait ainsi référence aux états de la matière. Selon lui, le « solide » représente les institutions
lorsqu’elles sont stables, leur durée d’existence n’est pas connue, elles sont faites pour durer. Les individus savent qu’ils peuvent alors compter sur elles. Une société « liquide » représente des liens sociaux fluides et faibles, il n’y a pas de véritable consistance. Dans ce cas, les institutions ont une durée de vie temporaire. De plus leurs formes et leurs rôles peuvent varier. L’auteur dresse le constat selon lequel, les individus ne peuvent plus se servir des institutions comme cadre de référence. L’auteur explique ainsi, que la durée de vie des institutions est plus courte que celle des hommes.
Pour illustrer son propos l’auteur prend l’exemple de la différence grandissante entre
le pouvoir et la politique. Selon lui, le pouvoir est « l’efficacité d’action dont jouissait auparavant
l’État moderne » et la politique est « la faculté d’imposer à l’action une orientation et un
objectif ». Il explique qu’il y a un énorme fossé entre « entre la globalité du pouvoir et le caractère
local de la politique ».
Zygmunt Bauman explique que la modernité « liquide » provoque de multiples peurs,
au sein de la population. En effet le fossé entre la centralité du pouvoir et la prise de décisions
locales est inquiétant. Les individus ressentent une forme d’insécurité. Cette insécurité est très
largement utilisée lors des campagnes politiques et des élections. Le candidat présentant une
meilleure lutte contre l’insécurité est très souvent donné gagnant, les politiques ne sont pas les
seuls à profiter de cette crainte. En effet les publicitaires utilisent également cette peur pour faire vendre. L’auteur explique que cette peur est très présente dans les pays occidentaux. Il dit que les individus les plus protégés et les plus en sécurité, sont ceux qui ont le plus peur. La sur médiatisation des crimes et de l’insécurité provoque d’une certaine façon cette peur. Il dit que chaque verrou en plus renforce la peur. Ainsi la peur a un très grand pouvoir, elle s’autorenforce.
Les individus cherchent à s’en séparer à tout prix. Selon l’auteur le problème de la peur de l’insécurité vient de la diminution de prise en charge collective. La baisse du syndicalisme est un exemple de cette diminution, selon l’auteur. Ainsi les individus sont de plus en plus amenés à trouver des solutions individuelles et prenant compte de leur personne. La prise en charge collective des risques individuels diminue. De plus, depuis quelques années cettepeur est renforcée par le terrorisme et les attentats, dont ceux du 11 septembre 2001 à New York.
La prise en charge individuelle est inefficace face aux risques de la société. on voit donc que l’assurance est, petit à petit remplacée par le thème de la sécurité. Alors que l’assurance permettait de prévoir les risques pour tenter d’y répondre au moment opportun, la sécurité lutte, de façon directe, contre les risques, pour tenter de les faire disparaitre. Or selon l’auteur, cela ne fait qu’augmenter l’insécurité. De façon analogue, dans son livre Défendre laville, Thierry Oblet explique que la recherche de sécurité à tout prix, provoque à  l’inverse, une hausse de l’insécurité.
L’une des causes privilégiées de la peur, est sans doute l’étranger. Et cela depuis toujours.
Selon l’auteur cela découle d’une certaine logique puisque la peur est issue de ce que
l’on ne connait pas, de l’inconnu, tel que l’est un étranger. Cette peur de l’étranger ne peut pas
disparaitre, car il y a sur le globe des milliards de personnes, et chacun est l’étranger de quelqu’un
d’autre. De plus cette peur est issue de l’arrivée d’étrangers sur « son territoire », dans
sa ville, dans son quartier. Or les disparités entre les régions s’accroissent, le désir de migration
est donc très présent.
Malgré la globalisation progressive des échanges, c’est sur le plan géographique que
les évolutions sociales majeures sont les plus manifestes. Ainsi l’auteur aborde le destin des
villes, là où la peur se trouve majoritairement. C’est en ville que les effets de la mondialisation
se font le plus ressentir. Selon l’auteur, l’ouverture des pays provoque une « mondialisation
négative ». La suppression des frontières nationales a permis le développement d’institutions internationales qui contribuent et renforcent le climat de désordre. Les villes sont au coeur de la mondialisation. De plus lorsque l’auteur aborde le sujet des villes, il explique que chaque ville comporte une zone plus démunie, sorte de ghetto. Chaque ville est séparée en différents territoires, comme le quartier des affaires ou les zones résidentielles, qui communiquent peu les uns avec les autres. Cela renforce la peur de l’étranger car la mixité
sociale est peu présente. La ville est constituée d’un ensemble d’environnement uniforme qui sont imperméables les uns aux autres.
Pour conclure nous pouvons dire que l’analyse de Zygmunt Bauman est originale. En
effet avec son concept de « société liquide », il aborde notre société d’une nouvelle façon.
Cette façon de voir les choses est considérée par certains auteurs, comme très pessimistes. De
plus nous pouvons dire que, pour réellement comprendre l’analyse de Zygmunt Bauman, il
serait intéressant de lire ses ouvrages précédents tels que La société assiégée parue en 2000

1 commentaire:

  1. Oui la mondialisation peut faire peur mais elle a sans doute aussi des bienfaits :
    Une solidarité mondiale est en train d'éclore et au vu des sites déjà nombreux qui ne cessent de fleurir pour s'entr'aider, partager,
    nous pouvons aujourd'hui développer un pouvoir local aussi puissant que nous apparaît 'la mondialisation'.
    En tant que bahaie, je sais que l'humanité ne peut éviter d'être dirigée par un gouvernement mondial au service du Bien de tous,
    juste le temps pour chacun ...de se mettre au service du Bien de tous,
    et on peut vraiment le faire :

    Voici de quoi nous faire du bien à tous
    http://consocollaborative.com/1704-100-sites-de-consommation-collaborative.html

    et pousser toute réflexion un peu plus loin que son affirmation...Exemple (rapide):

    L’ouverture des pays provoque une « mondialisation négative »...affirme Sygmund Bauman
    Est-ce que c'est vrai de manière absolue ?

    Et si l'ouverture des pays pouvait provoquer aussi une mondialisation positive ?
    De quoi cela dépendrait-il ?
    Peut-il y avoir négatif sans positif ?

    Et si "la mondialisation négative" provoquait l'ouverture des pays ?
    Pour moi c'est aussi une évidence, et pour vous ?

    Et si c'était tout simplement moi avec mes pensées concentrées sur le négatif,
    qui provoque "une mondialisation négative", un monde négatif ?

    Que faudrait-il donc pour que nous soyons tous heureux ?
    plus de partage, de solidarité, de bienveillance, plus de bien social, plus d'équité, ...
    alors puis-je commencer dès aujourd'hui avec moi-même, mon conjoint, ma famille
    et foncer dans les réseaux solidaires ?

    Amitiés à tous

    Sylvie

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