Lu pour vous :Circus Politicus


CIRCUS POLITICUS  Christophe Deloire et Christophe Dubois   

La question soulevée par les deux auteurs : »mesurons-nous véritablement les conséquences du putsch qui a été commis ? » S’appuyant sur des documents secrets et des archives inédites, ils dévoilent les coulisses à la fois édifiantes et surprenantes de notre Circus Politicus, sur fond de crise gouvernementale et de chaos européens. Une enquête percutante sur le système politique européen.
Les auteurs nous interpellent quant au « putsch » qui a été commis contre la démocratie. Ils s’attaquent au théâtre d’ombres qu’est devenue la politique française. Celle-ci est désormais dominée par  des réseaux invisibles et puissants et par la scène européenne et le système politique de l’Europe est entièrement à reconstruire.
Si je tente de vous proposer un résumé à la fois synthétique et fidèle, j’ordonne leurs propos autour de trois axes principaux :
                La construction de l’Europe par les USA
                La domination par les élites
                Le fonctionnement de la commission européenne
1/ La construction dictée par les USA
           Les auteurs tentent de montrer que la mondialisation n’est pas un phénomène spontané, semblable à une catastrophe naturelle comme on veut nous le faire croire, elle est vraisemblablement la réalisation d’un projet politique né aux USA et adopté par un groupe social convaincu, et ensuite diffusé aux autres pays occidentaux
 Pour étayer leur analyse ils rappellent qu’en 1946 soit trois ans après la première réunion du Bilderberg *, un groupe de 6 états se forme ; il en sort un accord qui prévoit à terme la disparition de barrières douanières, et nous constatons que ce texte est entré dans l’histoire sous le nom de traité de Rome -base de la « maison Europe  »- saisissant non !
Ensuite ils évoquent l’action de l’Organisation « ACUE » American, committee on United europe, environ 1950 ; il s’agit d’un groupe de citoyens privés qui considèrent qu’un soutien organisé, et officieux, des USA envers un idéal d’unité de l’Europe est un facteur déterminant de la direction de l’Europe à partir des années 1960 : politique, économie, social. L’Europe d’aujourd’hui (ndlr sous le prétexte de constituer un bloc de résistance au communisme).
On retiendra également, dans cet environnement et dans cette période,  la carrière de Jean Monnet qui fut banquier chez Blair and Co, et créateur de la Bancamerica à San Francisco.
On ajoute « Mossad gate », des enregistrements par le biais de dispositifs installés dès la construction des locaux ; le Mossad est proche des services des USA très curieux des activités de l'UE

2/ La domination par des élites
On observe progressivement l’émergence de systèmes parallèles -au niveau mondial- face à nos institutions  traditionnelles. Il existe par exemple un ministère mondial du travail l’OIT, un ministère mondial de la santé OMS, un des télécom, commerce, culture etc…archipels de ministères, amas d’îles mystérieuses/îles de gouvernance telle que l’UPU, les  fonds marins, …
La comptabilité du Circus est prise en main par des agences de type Moody et autres qui incarnent le pouvoir des marchés,  qui sanctionnent les états (ceux qui ne versent pas de subsides), ceci après avoir été aveugles à la venue de la crise ; Paul Krugman : les qualifie de « clowns ».
Le message du Circus est véhiculé par Médialand  selon M. Rocard cf «  L’étrangeté du monde, mode d’emploi » . M. Rocard souligne que, pour les médias l’événement parle, le contexte ennuie…  et il souligne également l’appauvrissement de la langue. Le système médiatique est – il néfaste à la démocratie ?
 Et en France, les initiés via université d’été du MEDEF, OMC, OIT,  alimentent le processus.
Selon Michel Rocard « les souverainetés nationales ont dépassé leur stade d’efficacité et elles entrent dans la période de nuisance », que pouvons nous comprendre de ces propos ?
Déjà Lionel Jospin pointait le phénomène, c'est-à-dire l’émergence d’une superclasse invisible : « Cette nouvelle aristocratie émerge d’une alliance implicite entre des grands dirigeants d’entreprise, des financiers, des cadres de l’industrie, et des privilégiés des médias ». Cela pose la question relative du pouvoir suprême au-delà des apparences républicaines ;  où sont  situés les responsables ?  
Comment décrire ces groupes , par exemple  « Le siècle ». Le siècle est un lieu d’excellence démocratique, une  machine à fabriquer du consensus, un lieu d’influence, de fréquentation, d’imprégnation, de partage du plaisir de faire partie de la classe dominante.
Le Bilderberg  (Pays bas), existe depuis 1954, il s’agit d’un  rassemblement d’une centaine de décideurs VIP, de l’élite mondiale : JC Trichet, R.Zoellick, Pascal Lamy, P. Sutherland, Nellie Kroes, Google, Amazon, Microsoft, Facebook, Coca-colas, Airbus, Schell,… et les sujets traités par exemple : défi pour la croissance, innovation et discipline budgétaire, l’euro …
Les conférences où on passe son temps à deviser finissent par orienter les conceptions de l’économie, c’est une évidence sociologique. « Si on passe son temps dans un milieu, on en adopte les codes et les croyances » Pascal Lamy
Bien entendu le risque d’oligarchie est présent (matrice de l’ENA) (ndlr voir les élections de mai 2012)
Si l’on s’en tient par exemple à la nomination de Van Rompuy  à la tête du conseil européen, on observe que  les trois prétendants fréquentent la Trilatérale et le Bilderberg.
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3/ la Commission
De nos jours, La commission préconise  que ses membres participent à des forums internationaux et expriment leur point de vue : « c’est beau comme de l ‘antique » disent nos auteurs, sauf qu’il s’agit d’une démocratie à huis clos. Pierre Bourdieu qualifie cela d’habitus social c’est à dire la fréquentation de l’élite de l’élite, ex : Davignon invite chaque année « les diners d’amis d’Et. Davignon » :  vice président  de la commission de 1981 à 1985 ; cet homme est l’un des inconnus célèbres de la classe dirigeante qui nous gouverne aujourd’hui depuis Bruxelles en étant très attentive aux demandes de Washington. Ainsi les USA n’nt pas besoin de passer par l’UE et les milieux industriels pour séduire nos responsables politiques.
Un ancien ambassadeur de France aux USA mentionne: « ils voudraient que ce soit comme l’OTAN », le département américain envoie des notes et des messages aux représentations permanentes des états membres. Pour que les américains ne piétinent pas la moquette, il aurait fallu ne pas les laisser entrer dans notre salon.
La Trilatérale, une autre de ces instances  (présidée par Nicole Notat ancienne dirigeante de la CFDT), au fil des années les banquiers et les hommes d’affaire s’imposent auprès des politiques, sans parler des journalistes Embedded
Comme le Bilderberg, toutes deux sont l’occasion d’élargir son réseau d’influence. Elles sont en outre un bon outil pour l’Amérique : anciens secrétaires d’état, anciens conseillers du président, ex président de la réserve fédérale, directeur de Goldmann Sachs : l’Amérique règne en maitre. Selon les dires de David Rockefeller, le succès à l’étranger des firmes américaines dépend tout autant de leur comportement dans les différents pays : ils imposent leurs normes…. La démocratie croissante a réduit le rôle des gouvernements, et ce faisant l’entité logique pour les remplacer : le business.
L’organisation des institutions, la mainmise discrète d’une caste sur le pourvoir politique, mettent en danger la démocratie. cf. Brezinski : la démocratie devient-elle trop démocratique ? Michel Crozier a été mandaté pour l’UE et rédigé  un rapport « la crise de la démocratie » mai 1975.
Dangereux pour elle, sont les intellectuels et groupes affiliés qui clament leur dégout de la corruption et du matérialisme, qui déplorent la soumission des gouvernements  démocratiques au capitalisme monopolistique. M. Crozier  attribue la faiblesse des états à leur perméabilité aux tactiques de chantage (par les groupes sociaux) qui à force de militantisme, réduisent à néant les décisions et réorganisations (cf. liste d’attentes dont est lesté l’Etat moderne)
Selon Huddington : le fonctionnement efficace d’un système politique requiert une certaine apathie et non engagement de la part des groupes sociaux : la démocratie est son propre ennemi.
Il cite John Adams  « la démocratie ne dure jamais longtemps, elle dépérit, fuit et se tue elle-même » ; or en poussant la logique, on se demande s’il ne faudrait-il pas des institutions indépendantes, basées sur l’expertise, sur le talent (en se montrant parfois coercitif).
B. de Lestang fait remarquer que la commission Trilatérale a toujours excité les alter mondialistes
A noter que les politiques ne parlent pas anglais, seule la lingua franca, et ce faisant  les banquiers ont place libre pour leur expliquer les mécanismes internationaux.
Cela s’illustre en novembre 2011, par les nominations de M. Monti et L. Papademos  à la tête de leur pays  grâce des réseaux européens (ils sont membres de la Trilatérale) ; et  l’apothéose survient lors d’une session de l’UE, lorsque Elisabeth Guigou (ancienne ministre socialiste): « sauvez l’Europe de la tyrannie des référendums » est-ce  un plaidoyer pour un despotisme éclairé ?
L’UE a besoin de traités et le référendum tue les traités (qui sont les tueurs de traités ? le peuple ?) Le syndrome de Stockholm 

3bis/ La planète des euro sapiens à Bruxelles
Le Centre des eurocrates  est une institution de 40000 personnes (la bulle porte le déficit de la démocratie/cf. les watchdogs), car le système n’est pas confronté à l’espace public. Le seul peuple ce sont les lobbyistes, « le peuple est composé d’experts, de professionnels, c’est un biais massif ».
Les lobbyistes sont composés de  70% du privé, 20% entreprises publiques, 10% de la société civile : la technocratie a pris le pas, c’est une unité sociologique, car il n’existe plus de séparation entre le technique et la politique. On observe une énorme porosité, tout le monde travaille pour tout le monde car personne n’a intérêt à créer des dissensions au sein d’une bulle où se décide l’avenir des européens
Lors des réunions du collège par exemple, l’ordre du jour  et les PV sont disponibles dans un registre de documentation ; Le président et les commissaires se livrent à des commentaires et on n’en sait pas plus. On ne sait pas qui a plaidé pour quoi. Car c’est en amont que tout se décide (s’agissant de la réunion hebdo de la commission, multiples conclaves avec des techniciens, juristes, DG, informatique…de l’importance du travail préparatoire)
La commission dispose d’un grand pouvoir : le droit de l’initiative
J.M.Barroso  «  nous considérons qu’il n’existe pas d’opinion publique vers laquelle nous puissions communiquer de manière uniforme. Nous adoptons donc  les éléments en fonction de la sensibilité nationale ». En pratique la question est de trouver les mots adaptés ou dire aux peuples ce qu’ils ont envie d’entendre ?
Florence Aubenas , « j’entends plus du discours sur « surveiller et punir » que sur « promouvoir et aider »,  elle donne des exemples d’influence politique sur le fonctionnement des médias, » vous avez choisi le sujet de la liberté d’expression je vous remercie de la faire respecter ici ».
L’Europe s’occupe de tout, dans l’accessoire comme dans l’indispensable cf la surveillance de la culture de la vigne rouge …Un pourcentage de nos institutions qui fait débat : 80% des lois françaises seraient inspirées (imposées) par les institutions européennes (chiffre donné par J.Delors), J.P Jouyet de 70 à 90% , (sauf les thèmes  fiscal et le social, sécurité, jeunesse)
Une élue britannique fait ressortir que faute de contre pouvoir, la législation est dictée par ceux qui défendent les intérêts privés. L’industrie a saisi l’importance de la législation européenne.
Par exemple le groupe LVMH a versé sa cotisation au groupe AMCHAM (agence américaine) au côté de Google et Goldmann Sachs.
Député européen : reçoit de 300 à 500 mails/jour, et les intéressés appellent juste avant le vote. Lobbying dans l’agro alimentaire : « de ma vie je n’ai jamais reçu autant de mails, lettres, fax, tél pour assister à des réunions, des déjeuners, séminaires, conférences, » s’agissant par exemple de l’étiquetage des produits alimentaires quant à leur teneur en sucre ou en graisse, cela relève d’une politique de harcèlement.
Le lobbying fait parti de la culture anglo saxonne, et les entreprises engagent beaucoup d’argent « l’industrie agro alimentaire est mieux informée que la diplomatie américaine », même les producteurs d’échalotes sont équipés pour la guerre économique.
Ils ciblent les rapporteurs, les présidents de commission, les écolos, et on rédige les amendements…
Tandis qu’en France on entend « ca rapporte quoi d’aller à Bruxelles ? » « Pourquoi tu t’embêtes à faire tout ça » ? Alors qu’il symbolise la représentativité le Parlement européen ne fait pas recette auprès des élus français (quand ils ne lui imputent pas tous les maux, ou pire quand ils ne tiennent pas un double langage)

Les députés européens manquent de notoriété et de visibilité : leur mode d’élection est un des facteurs explicatifs (ils représentent jusqu’à 6 ou 7 millions d’électeurs, il en est de même pour le ministre des affaires européennes.  Le mode de désignation (cuisine interne des partis). En France hors de la politique interieure pas de destin, Pierre Moscovici  a démissionné deux fois du parlement Européen.  R. Dati est plus préoccupée par la bataille de Paris ; elle considère que le mandat européen est un strapontin, (ndlr : d’autres élus locaux nous montrent la même image). M.Le Pen affiche un taux d’absence record (761 sur 777eme) idem Cohn Bendit, Eva Joly, Mélenchon.
Or depuis le traité de Lisbonne les députés ont un pouvoir de codécision accru, malgré cela  ils font de la politique hors sol. J.Daul parle au  nom de 265 députés européens, le PPE . Il rencontre les délégations des partis politiques -52- en tout, et sillonne la planète pour négocier des accords de coopération internationale à Pékin, et Washington ( pour Swift par exemple). Il négocie le budget en direct avec les chefs d’état et de gouvernement et il est en position de force, ceci nous amène vers l’adoption d’un nouveau mode de gouvernance.
Le SGAE produit des notes blanches pour exposer la politique intérieure aux euro députés : elles sont brillantes et prétextes à l’inertie car elles ne sont pas le fruit  d’une ligne politique claire
En l’absence de nos ministres (ministre des affaires européennes et député), les autres européens décident et nous ne pouvons pas les incriminer de nos propres turpitudes.
La France fraude
L’état a abusé des aides d’état qui permettent de soutenir des secteurs en difficulté (ex tempête Xynthia)  pour qq points de popularité, pécheurs, ouvriers sidérurgistes, fruits et légumes dans les années 80. Ces aides n’ont pas été notifiées à la commission. « Elles ne sont pas justifiées au regard de l’intérêt commun ». 1000 procédures ont en cours d’instruction depuis 2000 ; en particulier  les aides à l’enfance, à l’habitat, loisirs, appelées compensation chez les collectivités publiques et les opérateurs . quand les amendes vont arriver !!!
Le nez rouge des hypocrites
L’Europe a bon dos : les magiciens de la politique pratiquent avec facilité l’art du trompe œil ; dans le barnum de la politique à Bruxelles ils se plient aux contraintes et disent le contraire à Paris : une seule règle faire endosser à Bruxelles les mesures impopulaires et se réserver les points positifs ex de la régulation des fonds à voir sur le blog de Pascal Canfin : La France et l’Italie ont été les dernières à accepter et à faire transposer les règles, c’est le grand écart entre le discours du président sortant et les décisions prises . Certains pays placent sur internet, l’évolution des transpositions, en France non.
On constate également que adopter des dispositions « en catimini » consiste à réduire le débat public . On peut même passer par ordonnance (suppression de l’étape parlementaire) ce fut le cas par exemple du débat le 8 mars 2011 sur le paquet télécom en 50 mn…
De surcroit  la commission tape au portefeuille lorsque les pays trainent. Pour lutter contre le retard (maximum 2 ans) ou la mauvaise transposition : et depuis le 1 er déc. 2009 le délai est raccourci, ex des stations d’épuration ou des poissons inférieurs à la taille retenue. Il s’ajoute l’interdiction faite à chaque pays de soutenir une filière ou une entreprise : amende et remboursement de l’aide, et amende si le délai de récupération n‘est pas respecté.
En 2005 –le non au traité de Maastricht- Alain Minc se plaint que le référendum soit une vérole antidémocratique », et JF Poncet s’émeut de la rapidité d’adoption d’un texte aussi important.
La démocratie a le pouvoir de dire oui, et seulement oui
Relire Emmanuel Todd : « après la démocratie » relire aussi « the myth of the rational voter » Bryan caplan en sous titre « pourquoi les démocraties choisissent-elles de mauvaises politiques »2007
Cf. entretien avec Etienne Chouard : il dénonce : le pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent » de plus il s’interroge sur l’indépendance des médias par rapport au monde de la finance tout autant qu’aux sphères de la politique »
Du libéralisme : les USA ont développé cette idéologie du libre-échange mais leurs gouvernements n’ont pas eu la naïveté de le mettre en œuvre, c’est un  « produit réservé à l’export » !
En 1992 les UE ont ouverts leur frontière à l’intérieur et ne les ont pas reconstitué à l’extérieur : (pas la chine, pas les USA, et nous sommes tout nus et naïfs. Si on ouvre, on fait aussi les réformes structurelles,  l’UE c’est le syndrome du colonel Nicholson sur le pont de la rivière Kwaï (l’idéologie de construire sans savoir à quoi ca sert)
Les socialistes ont fait un contresens sur l’internationalisme : ils croyaient enrichir les pauvres  et ils ont enrichis les multinationales (internationalisme de la finance contre internationalisme du travail
Dilemme de la démocratie : comment éviter que la transparence nuise à l’exercice de la souveraineté ?
L’obsession de la lutte contre l’inflation a des conséquences car  des points de croissance en moins c’est autant de chômage en plus et de consommation en moins.
L’orthodoxie prévaut en matière de monnaie : La Loi du 3/1/1973 confie aux banques privées le soin de créer l’essentiel de la monnaie en circulation (pas fiduciaire, la monnaie scripturale), depuis l’état n’emprunte plus à la banque de France, il est forcé pour financer les déficits, de solliciter les investisseurs privés. En prêtant, ces derniers perçoivent les intérêts de la dette. Ils s’enrichissent avec la dette publique, tandis que le contribuable la rembourse en payant les intérêts. !!!
Si nous nous étions contentés de rembourser un emprunt à taux zéro, la dette serait très inférieure ; et elle aurait été réduite à zéro, ou presque en 2007 !!!! NDLR : et là on comble les erreurs faites par les banques en consentant des crédits défaults (CDS). Le contribuable paie deux fois !
Phénomène appelé « la capture du législateur se sont des efforts de lobbying déployés par  les financiers qui voulaient le moins de limites possibles à leur effet de levier. Ils ont argué que la régulation était une limite au potentiel de croissance, et bridait l’économie, et les politiques ont été sensibles à ces arguments.
C.Ashton rapporte les mots du ministre indien des affaires étrangères » nous pensons que l’UE est un pôle, mais nous ne savons pas si vous voulez en être un » !!!
En finir avec les dogmes
Quel est le projet politique de l’Europe ? Consommer n’épuise pas le sens de la vie. Quel idéal pour l’UE ? Aujourd’hui incapables de le dire, le peuple cède au populisme.
La crise nous forcera à faire des choix (dommage d’en passer par là)
On construit l’UE sur  la concurrence absolue, les dogmes sont la concurrence, le libre échange, et l’élargissement, or le problème urgent est de reconstruire la force industrielle
Selon G.V. les états d’Europe seront éconduits des instances de décision mondiale s’ils ne consentent pas à s’unir encore plus (vers un fédéralisme).
Le Greenpeace de la finance, «  Finance Watch » née en avril 2011 initié par Pascal Canfin « développer un plaidoyer et une expertise en vue d’améliorer la qualité de la réglementation financière »   à 750 consultants et représentations des banques en vue Influencer le conseil européen décisionnaire sur ce dossier.
Pour 2014 nous aurons des élections européennes et  Alain Lamassoure s’adressant à des jeunes élus de UMP tient ces propos « il vaut mieux faire partie d’une équipe qui dirigera 500 millions d’habitants plutôt que d’être à la tète de 65millions de gaulois individualistes forcenés qui n’atteindra plus la masse critique pour faire valoir ses intérêts vitaux » !
La commission avait déjà l’initiative et son monopole les décisions était prises à l’unanimité à huis clos puis sont venus les organes consultatifs, depuis 1979 le parlement contribue au débat.  E.Kohl voulait une avancée démocratique et F.Mitterand s’y est opposé (vieille tradition française que le mépris des parlements et du despotisme éclairé !)
On retient aussi qu’à la tête de la présidence jusque là, les personnages charismatiques ont été évités
Que la république française cesse d’être une monarchie républicaine avec un chef de l’état supposé d’essence supérieure et exerçant tous les pouvoirs y compris ceux qu’il n’a plus depuis longtemps.
La monopolisation par les élites des questions relatives à l’UE a provoqué une dangereuse asymétrie  entre la participation démocratique à l’endroit de gouvernements qui agissent sur une scène éloignée de Bruxelles et l’indifférence envers le parlement européen.
On se demande ce que font les organes de presse, de faire leur véritable travail de contrepoids et de défense des intérêts des gouvernés au lieu de gloser sur les demi -phrases et des intentions supposées.
Bruxelles souffre d’un manque de conflits visibles.

Transformer le projet européen jusque là pratiqué derrière des portes closes en combat d’opinion, qui serait publique, bruyant et argumenté obligeant à se retrousser les manches.
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Curia, mot latin : lieu de la délibération du sénat, le lieu de pouvoir
Yves Bertoncini : le temps des fils fondateurs chez  Michalon en 2005
Pascal Canfin est nommé au gouvernement Ayrault depuis l e 12/5/2012
Cf. le rapport Stiglitz
Lionel Jospin en 2005  « Le monde tel que je le vois »
Emmanuel Todd  « Après la démocratie »
www.lesiecle.asso.fr ,  cf le site de cette association  voir le dîner du siècle de l’entre deux tour
voir les vidéo de Etienne Chouard : quant à la démocratie : et si on tirait au sort comme à Athènes ?
André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, préface de Etienne Chouard : » la Dette publique, une affaire rentable », à qui profite de système ?
Bilderberg  à Oosterbeek et http://www.bilderberg.org (que dire de l’élection de F.Hollande quant à sa proximité avec Henri de Castries, PDG d’Axa  et actuel président du cercle Bilderberg ; ils sont issus de la même promotion  (Voltaire) de l’ENA.

L'incohérence française


Christian Saint Etienne : « L’incohérence française »

Economiste, eurolucide, Christian Saint Etienne est professeur et chroniqueur auprès de différents magazines français et européens .Dans ce livre il se demande pour quelles raisons, les décideurs français sont incapables depuis 30 ans d’élaborer une politique économique cohérente. Et il s’interroge : » savent-ils, jusqu’où, à ce jeu dangereux, ils peuvent aller trop loin ».
 L’auteur débute son ouvrage par ce constat :
La situation économique est difficile, le peuple est maussade, la campagne présidentielle est crispée. C.ST .Etienne nous dit : Je vais expliquer l’origine de nos maux et comment y porter remède.
En effet les problèmes  de la France ne viennent pas de la crise financière,  et la dépense publique n’est pas la solution car elle en est la source.
La société de production pour refonder la prospérité du pays ne peut être que le fruit d’un projet politique partagé. 2012 va briser la France ou constituer le tremplin de son renouveau, c’est  à nous de choisir.
La France est dans une crise des finances publiques comparable à celle de l’ancien régime : la dépense de l’état concentre un tiers du déficit public, niveau comparable à celui où Louis XVI a convoqué les états généraux pour prélever de nouveaux impôts et nous connaissons la suite.
L’UE décrète, et vote –j’espère – une règle d’or mais n’instaure pas un budget de la zone euro, et ne dit mot des minima fiscaux et sociaux de la zone afin qu’ils soient plus justes

Si nous faisons un peu d’histoire (économique)  la crise trouve ses causes dans la politique économique de 1991-93 (les trois mortelles)  et 1997-98
Alors qu’en 1990 la France est forte la Bundesbank fait tout pour que l’union monétaire se fasse à cinq, Mitterrand refuse car il veut faire entrer l’Italie ; alors l’Allemagne accepte selon des critères stricts et de plus on entérine que deux pays forts soient autorisés à ne pas entrer : le Royaume Uni et le Danemarck
Ndlr  un peu plus tard (l’internationale socialiste fait le forcing pour faire entrer la Grèce)
On entérine également que la concurrence fiscale et sociale devienne la règle car toutes les modifications doivent être prises à la majorité absolue : ce faisant impossibles de faire évoluer en raison du droit de veto  d’un quelconque   état membre
Par exemple aujourd’hui  l’Irlande affiche un taux d’IS (impôt sur les sociétés) de 12,5% (ndlr en France 33,3%)
Scoop : en 1991 la Bundesbank doit soit évaluer le Marck pour attirer en Allemagne la production française, soit relever les taux d’intérêt pour réduire la demande interne.
 P. Bérégovoy, ministre des finances puis premier ministre est attaché à la politique du franc fort, et dénonce la réévaluation du Marck. Les Allemands élèvent les taux d’intérêt pour endiguer l’inflation
Les hésitations en France au cours de l’été 1992, avant de donner son accord au traité de Maastricht provoquent une crise violente des changes (le franc est attaqué, il ne reste dans le SME qu’au prix au taux hallucinant (de 7 à 10%) ; en conséquence, les entreprises très endettées sont laminées (perte de un cinquième du tissu industriel).
En 1997 la gauche met en place la semaine des 35h qui grippe la production française sur le long terme en  accréditant les notions de fin du travail et d’illégitimité de compétitivité économique.
La France ne peut se maintient en Europe sans faire le jeu de la compétitivité sociale et fiscale : ( dooble bind)  ou double mâchoire : seul échappatoire : la dépense publique à crédit alimente la consommation (et accroit le déficit de la balance commerciale et notre pays n’est plus que l’ombre de ce qu’il était en 1990-91.
De 1998 à 2005 G. Schröder met en place une politique économique serrée  pour renouer avec la compétitivité, il réduit fortement la dépense publique et réforme le marché du travail.
La dépense publique
En 2001 : Allemagne : 47% et 51 en France
En 2011 Allemagne : 45% et 56 en France (dont 33% pour la protection sociale)
Et là nous avons la tête dans le nœud coulant. Nous avons le coût du travail le plus élevé du monde !!!
La France aurait pu échapper au piège mortel de Maastricht si elle avait mis en place dès 1997 une politique axée sur le retour de la compétitivité et sur l’adaptabilité de son économie : formation, innovation, investissement.
Ce que le monde entier voit, la dépense publique dont la dépense sociale est colossale en France et elle engendre un affaiblissement continu de  ses performances économiques. La France est à la fois un des plus sociaux du monde avec la suède et le Danemark et le pays où le discours public contraire alimente une critique constamment malveillante à l’égard de la société et des dirigeants (sortants)
En pratique  10 % de la population résidente est en voie de paupérisation (et il est nécessaire de les aider à se sortir de là), en revanche 90% vivent dans le pays le plus égalitaire du monde et bénéficient d’une qualité de vie exceptionnelle ; (ce qui constitue un grand facteur d’attractivité pour d’autres populations).
Comment peux-t-on avoir un système de santé accessible à tous (y compris) immigrés, et le système de retraite le plus généreux du monde 14 points de PIB contre 11 dans l’UE et 8 points dans l’OCDE et néanmoins entendre répéter  que la devise « égalité » est un mensonge ? c’est un mystère.
Quel est ce peuple qui se honnit lui-même (et quels sont ces média qui amplifient ndlr) et ces élites qui vomissent leur pays sous des oripeaux politiques ?
Nb : 20% des ménages ayant les revenus les plus élevés paient l’essentiel de l’IR !!!
L’auteur explique que ce honnissement de soi vient d’une fracture profonde, vieille de 2 siècles, car en fait il y a eu deux révolutions françaises :
Celle de 1789 a proclamé les droits de l’homme et aboli les privilèges selon la philosophie libérale des Lumières,
Celle de 1793  a instauré la Terreur, mère de tous les terrorismes et négation de l’état de droit instauré en 1789 : tant ce que cette ambivalence ne sera pas levée les jacqueries seront présentées comme la souveraineté du peuple – et non comme on le constate –comme les excès de quelques uns au service de leurs intérêts propres.
Selon l’auteur  nous sommes avantage des spectateurs critiques que des acteurs responsables (nous affichons une préférence pour la critique déclamante) en lieu et place de l’action patiente.
Ce  pays où la performance est suspecte et la notation évaluée est rejetée
La France  a pour réponse d’augmenter la dette à chaque difficulté : épuisement du modèle de croissance interne tirée par une demande publique à crédit
Il ya bien démarrage d’une autre politique
En 2004 : création des pôles de compétitivité
En 2008 : renforcement du CIR : crédit impôt recherche et de la R&D
En 2009 : réforme de la taxe professionnelle (dont 12MDs d’économie) sur la part CET
en2009 : FSI : fonds stratégique d’investissement pour les fonds propres des entreprises : 20Mds €
et Ces initiatives produiront leurs effets dans les 5 à 10 ans qui viennent
Nous devons donc réduire notre dépense publique de 56% de PIB en 2012 à 48,5% en 2017 : geler en euro constants la dépense de protection sociale et celle des collectivités locales (et donc réduire les subventions versées par l’état et les collectivités).
Il est urgent d’initier une réforme fiscale afin de redonner aux investisseurs, entrepreneurs, chercheurs et créateurs d’idées et qu’ils aient envie de venir en France exercer leur talent.
          Les NBIC
          N : nanotechnologies
          B : Biotechnologies
          I : informations
          C : cognitives
Ces inventions seront facilitées par l’offre et non dans le cadre d’un état hypertrophié ,il s’agit de l’état de la France qui détient le record de la dépense publique au sein de l’OCDE.
Le développement va de pair avec la concentration  des activités , dans la mesure où les rendements d’échelle sont croissants le saupoudrage des ressources est inefficace car il n’a pas la masse critique nécessaire pour être compétitif et productif à l’échelle nationale et internationale.
Il s’agit d’interconnecter ces ressources dans des zones denses à mobilité maximale, qui multiplient les opportunités de contact : la création de richesses naît là, et cela préfigure les métropoles modernes.
Or la densification ne se décrète pas, elle résulte de l’attraction spontanée exercée sur la plupart des humains par les zones où se concentrent les opportunités de contact pour le travail ou les loisirs
L’obsession des acteurs territoriaux doit bien être de donner envie à tous les acteurs de venir s’installer sur leur territoire… naissance des métropoles, et la fiscalité constitue un élément clé de l’attractivité d’un territoire : dépenses utiles et justes sans décourager la prise de risque (attention aux gaspillages et à l’écrasement des investisseurs sous es charges trop lourdes (retenir au piquet avec une ficèle)
1/ rétablir le prima de la production sur la consommation
2/ restaurer les finances publiques (moins de 60% de dette publique en 10 ans)
3/ rétablir la compétitivité éco et fiscale (sur les sociétés, sur le taux marginal de IR, fiscalité de l’épargne et ISF)
4 / élaborer un gouvernement européen et un budget fédéral
Nous devons basculer vers – non pas une politique favorisant mollement une offre productive en n’osant pas parler d’entreprises et d’entrepreneurs, - mais bien vers une production marchande déployées par des entreprises compétitives.