La méditation et ses bienfaits selon Matthieu Ricard


Matthieu Ricard : neurosciences et méditation : il n’y a pas d’âge pour changer
En 2000, une rencontre exceptionnelle eut lieu à Dharamsala, en Inde. Des meilleurs spécialistes des émotions, psychologues,  neuro-scientifiques, et philosophes passèrent une semaine avec le Dalaï-lama. Le dialogue portait sur les émotions destructrices et la façon de les gérer.
Ce fut le début d’un programme de recherche sur les neurosciences contemplatives
Une vingtaine de méditants furent testés ;selon l' expérimentation,  ayant effectué entre 10000 et 50000 heures de méditation consacrées au développement de la compassion, de l’altruisme, de l’attention et de la pleine conscience
Cette expérimentation confère ses lettres de noblesse à la gestion de l’équilibre émotionnel ; ces travaux démontrent que le cerveau peut être entrainé et modifié physiquement bien au-delà de ce qu’on pourrait imaginer.
Les méditants ont la faculté d’engendrer des états mentaux précis, ciblés, puissants et durables, et les effets apparaissent dès 20 mn de pratique journalière pour réduire anxiété, et stress, tendance à la colère …effets graves sur la santé.
A raison de trente minutes par jour on observe un renforcement notable du système immunitaire, des facultés d’attention, ainsi qu’une diminution de la tension artérielle… : noté après une trentaine de  jours environ

La méditation et l’entrainement de l’esprit peuvent changer une vie

Nous avons tendance à sous-estimer le pouvoir de transformation de notre esprit et les répercussions de cette révolution intérieure sur la qualité de notre vécu
L’état que nous considérons comme « normal » est un point de départ : notre existence vaut mieux que cela
Dans quelle mesure peut-on former son esprit  à fonctionner de manière constructive, à remplacer l’obsession par le contentement, l’agitation par le calme, la haine par la bienveillance ?
 Jusqu’à la mort, il y a production de nouveaux neurones ; on parle de neuroplasticité… évolution constante du cerveau… qualités humaines développées, profondes modifications par suite d’entrainement spécifique. Or l’altruisme et les autres qualités humaines peuvent être cultivés
Le drame est de sous estimer la capacité de transformation de notre esprit, nos traits de caractères perdurent car nous ne faisons rien pour les améliorer
 L’expression des gènes peut être très influencée par le milieu ambiant ; ils sont une sorte de plan qui peut être mis ou non à exécution
Nous trouvons normal de consacrer des années à lire et apprendre un métier, des heures à faire de l’exercice pour être en forme, par quel miracle l’esprit échapperait-il à cette logique ?
 Pour entreprendre une tache nous devons éprouver intérêt et enthousiasme, et cet intérêt vient de la conscience des bienfaits que nous en retirerons …
Le  corollaire : on ne peut pas se transformer sans le moindre effort
(Ex : impossible de jouer un concerto de Mozart en tapotant sur une touche de piano  de temps en temps)
Chacun de nous dispose du potentiel nécessaire pour s’affranchir des états mentaux qui entretiennent nos souffrances et celles des autres, pour trouver la paix intérieure et pour contribuer au bien d’autrui

Il faut le souhaiter et entrainer son esprit = méditer

Si nous transformons notre façon de percevoir les choses, nous transformons la qualité de notre vie.
La méditation consiste à se familiariser avec une nouvelle manière
 D’être,
De gérer ses pensées,
Et de percevoir le monde

Dès qu’il s’agit de sentiment d’amour et de compassion pourquoi refuser de les développer ?

Cf. Daniel Goleman : surmonter les émotions destructrices
   Matthieu Ricard : l’art de la méditation in Human & Terre n°39

"Mieux vivre" de Mihaly Csikszentmihalyi


Mon imagination est encore active, cependant plutôt que de vous livrer de la paraphrase – discutable- par construction, j’ai sélectionné quelques passages de cet excellent ouvrage que je viens de re déguster
Il s’agit de « MIEUX VIVRE  En maitrisant votre énergie psychique     Mihaly Csikszentmihalyi »
Quelques citations qui me parlent :
«  Les êtres humains se sentent mieux lorsqu’ils s’appliquent à relever un défi, résoudre un problème, ou découvrir quelque chose de nouveau.
La plupart des activités qui génèrent un flux se définissent par
 Un but clair,  Des règles précises et  Une rétro action immédiate…. (Y compris les loisirs)
Alors que la simple liberté, quand rien ne sollicite l’attention (et quand on ne s’est pas positionné soi-même en tension NDLR), provoque le contraire d’une expérience optimale ; l’entropie psychique qui procure un sentiment d’indifférence et d’apathie.
 Cependant chacune des activités productrices de flux nécessite un investissement de départ ; il faut commencer par s’échauffer avant de gouter au plaisir d’une activité complexe.
  Si nous ne prenons pas notre vie en main, des forces inconscientes ou extérieures la contrôleront pour la mettre au service de leur propre intérêt…..la société, les autres, feront en sorte que notre vie contribue à propager leurs valeurs, et leurs institutions »
Alors je ne résiste pas à poser cette question :
Qu’est-ce qui rend ma vie utile et digne d’être vécue ?
Et la proposition de réponse de MCS
«  La qualité de notre vie,  ce que nous faisons et la manière dont nous le vivons est déterminée par nos pensées et nos émotions, par l’interprétation que nous faisons de ces processus chimiques, biologiques et sociaux… »
 Comment chaque individu peut-il se créer la meilleure vie possible ?
« chacun dispose d’une volonté propre et peut décider soit de gaspiller ses chances soit de surmonter des obstacles dus à sa naissance.
Production, entretien, loisirs, absorbent toute notre énergie psychique. Ils nous fournissent l’information qu’emmagasine notre esprit jour après jour, de notre naissance  notre dernière heure. Ainsi notre vie consiste en expériences liées au travail, à la conservation de nos biens, et à l’emploi de notre temps libre. Dans ce cadre se déroule notre vie et c’est le choix de nos activités et LA FACON DE LES ABORDER qui déterminent si la somme de nos jours ressemble à une masse informe ou à une œuvre d’art. »


En résumé et je milite pleinement pour cette perception des évènements
    «   La qualité de vie de dépend pas du « bonheur » mais de ce que l’on fait pour être heureux »
    «   ce ne sont pas les conditions extérieures qui comptent le plus c’est ce que nous en faisons »
 En terme de processus
   «  Si on ne se propose pas d’objectifs, si on ne sert pas pleinement de ses capacités intellectuelles on ne connaitra que des satisfactions inférieures
Sans rêves, sans risques l’ennui nous guette »
De manière pragmatique
« Se concentrer sur son état intérieur : plus la tache requiert d’attention et de concentration, plus elle ressemble à une expérience flux.
La première chose à faire pour améliorer sa vie quotidienne est de s’inventer des activités vécues  de manière gratifiante »  et « tenir un journal pour s’interroger chaque soir sur le contenu de la journée »
Pour bien vivre, il ne suffit pas « d’être heureux » ; l’important est de faire des choses qui nous obligent à nous dépasser, à évoluer, à exprimer pleinement notre potentiel.  Il nous appartient de surmonter les obstacles »
«  Les caractéristique des individus autotéliques (auto = soi même, et  télos=but) :
1/ils sont plus attentifs à ce qui se passe, remarquent plus de détails, et s’intéressent à qqchose sans attendre de récompense immédiate (alors que nous avons tendance à économiser notre attention).
2/ ils sont moins préoccupés d’eux même et investissent de l’énergie dans leur rapport avec la vie, s’intéresser à ce genre de « trucs » qui permet d’apprendre
Nous constatons alors la présence d’une boucle de causalité et de renforcement mutuel
Il est toujours plus difficile d’agir en fonction de principes d’organisation nouveaux, et cela nécessite plus d’efforts, plus d’énergie ; s’y employer est ce qu’on appelle la vertu.
Notre vie imprime sa marque à l’univers et  notre être restera à jamais imbriqué dans la chaine et la trame de ce qui est.
Agir dans le flux contribue à la construction d’un pont vers l’avenir car chacun de nous est responsable du point particulier de l’espace-temps où  son corps et son esprit sont en lien avec le réseau global de l’existence, nous devons opérer des choix qui détermineront la forme future du réseau »
Résumé : et en plus on s’amuse…
J’espère vivement que vous aurez apprécié : bonne lecture de cet ouvrage