Internet et obligation de l'image de soi


L’obligation de l’image de soi sur internet
Cf l’ouvrage de Nicole Aubert et Claudine Laroche)

      Auparavant lorsqu’on espérait faire une rencontre, trouver un job ou décrocher un marché, il était nécessaire de prendre appui sur ses qualités personnelles et de se motiver pour se présenter aux rendez vous et aux entretiens de recrutement ; et de plus il fallait capitaliser sur sa présentation et sa confiance en soi.
Aujourd’hui cela ne suffit plus ;  Connu, ou non, il faut développer son identité numérique, voire sa cyber-réputation, multiplier les traces de soi,  les connexions sur les réseaux sociaux, bref devenir un sujet hyper visible !
Quel bouleversement pour la génération des baby-boomers éduqués dans la discrétion.

      Il est désormais recommandé de se considérer comme une marque, en appliquant à sa personne, à son entreprise, les outils de marketing afin de diffuser au mieux sa touche singulière et alors faire la différence.
En bref le self packaging comme clé du succès. 
L’arsenal communicatif de sa marque personnelle comporte certes des éléments bien connus (cartes de visite, brochures…événements, relooking) cependant il implique en plus un incontournable , j’ai nommé  l’identité numérique.
Le « personal  branding » est d’abord une recherche de sens , c’est une démarche totale qui implique de définir sa raison d’être, savoir faire des tris dans sa vie, savoir quand dire oui , et quand dire non. Or donc, derrière l’image on découvre la connaissance de soi : afin de rendre percutant le slogan de soi.
Et aujourd’hui , les traces de soi pourraient avoir le même effet que le journal intime ?, révéler ses gouts, ses activités, ses livres lus, donner consistance à son existence : « Facebook » pour nous sauver du néant ? 

Alors chacun peut monter sur scène, car chacun jouit d’un dispositif médiatique
et bénéficier de son « quart » d’heure de célébrité.
L’ hypervisibilité est une chance, elle permet d’être en lien avec  d’autres, de générer des échanges, « des conversations numériques :
« le monde entier est sur écran »

Produit Intérieur Doux

Pour un produit intérieur doux (PID)
Ce vocable m’a moult fois interpelé, aussi je n’hésite pas à vous en faire bénéficier
Nos économistes essentiellement politiques nous rassurent car notre « produit intérieur brut » augmente. Bonne nouvelle j’en conviens, et je n’ai pas l’outrecuidance d’en démontrer l’inanité.
Cependant, en cette ère d’indignation qui va bon train, je nous invite à militer pour une croissance, une richesse d’un genre nouveau .
Bien entendu je n’ai pas la « maternité » de cette notion en revanche je la fais mienne car elle recèle des éléments en coïncidence avec mes valeurs. Je vous invite en parallèle à vous rapprocher des notions de care tout autant que des strates de la spirale dynamique.
Cette notion de Produit Intérieur Doux m’est apparue dans un article relatif à la présentation du rapport de Joseph Stiglitz ; ensuite dans des interviews et des ouvrages de Serge Guérin.
Il s’agit, et rien de moins, que de changer ces éléments pris en compte pour mesurer la croissance.
Songez par exemple que les accidents de la route parce qu’ils font travailler l’industrie automobile et l’industrie pharmaceutique  en sont  des contributeurs positifs. Même remarque s’agissant de la catastrophe de l’ »Erika » qui a fait bondir le PIB.
L’éditorialiste Sophie Peters nous dit : » dans cette remise en cause, je vois deux sujets en un : celui du bien fondé des outils de mesure tournés vers le profit, et celui de la logique productiviste qui oblige à porter son regard de l’après société de consommation. »
S’indigner de cette logique c’est regarder l’économie, le développement autrement.
C’est principalement rechercher des résultats en terme écologiques et humains. La crise sociale demande une réponse urgente, et nourrit, dans les sociétés de type occidental  également, l’espoir d’un monde nouveau. Certains éléments de prospérité ne se mesurent pas en espèces sonnantes ; ils restent néanmoins  essentiels (contributifs) à la qualité du bien vivre. En 1999 le « carrefour des savoirs » sur les finances publique monte que, seule une partie de la production de richesse donne lieu à des échanges monétaires et que cette partie seule est comptabilisée.
Pour suivre Claude Alphandéry, quand serons-nous en mesure de porter suffisamment fort notre voix afin que la pression permette à nos dirigeants de s’attaquer à ce volet ? Quand « la rue » clamera–t-elle la demande de prise en compte du «  PID » à l’image de ce qui se développe au Canada ?, contributions non monnayées (monnayables à terme), qui participent à la richesse humaine et collective.
Je m’appuie sur l’exemple de la prise en charge d’une personne dépendante : elle va dans le pib si cette personne est hospitalisée, et n’y va pas si cette même personne est soignée par son entourage familial  ou non. En effet il convient de prendre en compte tous les apports non monétaires .
 La contribution des femmes, des personnes sans emploi, des retraités relève du PID. Il en va ainsi des richesse écologiques au sens large donc sociales qui font grimper le PID
Comment faire croitre une société où la culture de l’entraide devient un indice de richesse et de dignité ?
Cf Rapport J.E. Stiglitz (résumé 14/09/2009)
Cf : Serge Guérin : « de l’état providence à l’état accompagnant »
Cf Michel Croziez « le mal américain » : il n’y aura plus de modèle ni de terre promise : nous devrons inventer et assumer la responsabilité de nos inventions »